LES EMBLEMAS DE LA
PLACE DE LA LIBERTÉ

LES ARMOIRIES DE  LA PLACE DE LA LIBERTE
OPUS SECTILE
Bayonne(64)

1992

La place de la Liberté fut redessinée en 1992 par l’architecte Didier Rebeyrol. Souvent un sol est ce qui manque dans un lieu public. Les deux pavements sont l’ultime touche apportée à cet espace créé ex nihilo quelques 150 ans avant entre remparts détruits et Adour. S’il est clair qu’on désigne ainsi un lieu de passage – généralement banal – aux normes de l’urbanisme, on doit tout autant concevoir un sol comme l’affleurement de la vie sur le site investi. Ici, se jouent toute l’année des rendez-vous incontournables de la ville, d’autres spontanés. Le sol pour être sol doit s’offrir une vocation d’agora, être l’élément unificateur nécessaire entre la mairie, le théâtre et la cité.

On marche, soit on danse ou chante dessus, mais c’est sur la place de la Liberté. Les pieds dans le disque radié, le regard renvoie aux statues de bronze sur la haute frange du bâtiment à arceaux de la mairie. Le disque est l’extension d’un point en plusieurs anamorphoses, centre fictif de Bayonne. Ailleurs est différent. D’autres sollicitations, d’autres buts. Il fallait que ce lieu-ci fût identitaire, d’où les armoiries de la ville et quatre blasons. J’ai utilisé tout marbre et granit à la condition d’une belle texture et que les teintes correspondent à l’idée que nous nous faisions du site avec l’architecte. Je préfère sol ou « pavements » plutôt que « mosaïques », dans la mesure où mon opus sectile renvoie à la pittura di pietra italienne ou aux sols attribués aux Cosmati, dans l’esprit d’un Hôtel de Ville connoté palladien.

Comme pour les places publiques de Toscane, un sol doit être digne d’être vu d’en haut avec recul. Du balcon de la salle de réception se reconstitue l’ensemble des pavements.

 

Maître d’ouvrage
Ville de Bayonne

Architecte
Didier Rebeyrol

Artiste
Danielle Justes